L’Assassinat d’Henri IVWilliam Hamilton
L’Assassinat d’Henri IV
William Hamilton (Chelsea, 1751 – Londres, 1801)
Inv. P. 80.11.1
Pinceau, encre grise, lavis gris et sépia, rehauts de blanc sur traces de graphite,
papier vergé crème
H. 41,7 ; L. 53,8 cm
Signé en bas à gauche : Wm Hamilton invt
Acquis sur le marché de l’art londonien par la Société des amis du château de Pau.
Don de la société au musée national (arrêté du 16 décembre 1980).
Bulletin de la Société des amis du château de Pau, no 81, 1980-4, p. 12-14.
Musée national du château de Pau. Quinze années d’acquisitions 1970-1984, cat. exp. (Pau, musée national du Château, 1985), Paris, Réunion des musées nationaux,
1985, p. 69-70 (notice de Jacques Perot).
Œuvre d’un artiste écossais, élève d’Antonio Zucchi à Rome : le décor urbain, très
fantaisiste, est le fruit de son imagination ; Hamilton y place une mystérieuse église
gothique (Sainte-Opportune ?). Autre trait rajouté, à caractère moralisateur : une
dame et son petit garçon qui, sur la droite, assistent au crime de Ravaillac, comme
pour rappeler l’un des enjeux du drame et de ses premiers lendemains : la succession
royale reposant sur le tout jeune héritier d’une branche dynastique contestée, et
la régence de Marie de Médicis. Pour Jacques Perot, ce témoignage de la renommée d’Henri IV
outre-Manche n’a « rien d’étonnant […] quand on sait que des traductions anglaises
de la Henriade de Voltaire circulèrent dès 1732 ». Le thème de l’assassinat d’Henri IV a trouvé,
de plus, et très tôt, un écho important hors de France, et particulièrement au nord
de l’Europe. Il reste qu’Hamilton a travaillé à distance, dans le temps comme dans
la représentation du lieu et des détails de l’événement.
Son intérêt pour le versant tragique et sanguinaire de l’histoire de France est confirmé
par le choix de quelques-uns de ses sujets (Jeanne d’Arc et les furies d’après le Henri VI de Shakespeare, et surtout Marie-Antoinette conduite à son supplice, 179411. Huile sur toile, 152 x 197 cm, Vizille, musée de la Révolution française, inv. 1994.17.). Mais c’est surtout l’illustrateur de Shakespeare (il fournit, en peinture, l’une
des contributions les plus importantes à la Boydell’s Shakespeare Gallery), le portraitiste
expressif des acteurs et actrices anglais, qui plante un décor de théâtre et imprime
un dynamisme scénique dépassant le caractère strictement historique. Philippe Bordes
insiste avec justesse sur cette « théâtralité simple, avec des figures sur les côtés
qui tournent le dos au spectateur et un éclairage contrasté qui met l’accent sur la
figure principale22. Bordes & Chevalier 1996, no 28, p. 128. » (ici Ravaillac plutôt que sa royale victime). On comparera avec profit ce terrible
moment de l’histoire de France avec la scène shakespearienne que l’artiste tire de
Twelfth Night – un quiproquo plein de surprise et de comique – conservée à New Haven33. Huile sur toile, New Haven, Yale Center for British Art. En rapport avec une gravure
de Francesco Bartolozzi (1797).. Ce tableau d’un ton bien différent se rapproche néanmoins de notre Assassinat non seulement par le décor de ville (porche gothique, clocher, déroulé de la scène
à un croisement de rues, divers apartés de figurants), mais aussi par la gestuelle
et les signes d’émotion que manifestent les personnages.
Type de représentation : Scènes historiques, légendaires ou imaginaires
Fait de la vie d’Henri IV : assassinat
Personnages contemporains ou proches d’Henri IV :
Jean-Louis de Nogaret de La Valette, seigneur de Caumont, duc d’Épernon (Cazaux-Savès,
1554 – Loches, 1642)
; François Ravaillac (Angoulême, 1577 – Paris, 1610)
Index géographique et monumental : Paris → Autres lieux parisiens
Index des sources : Shakespeare
Étapes de publication :
P. Mironneau, Cl. Menges, 11 décembre 2007, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
P. Mironneau, Cl. Menges, « L’Assassinat d’Henri IV » dans Catalogue des dessins musée national du château de Pau, mis en ligne le 11 décembre 2007. https://dessinsdepau.fr/notice/notice.php?id=46
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