Portrait d’Henri IV à chevalAnonyme
Portrait d’Henri IV à cheval
Inv. P. 62.23.1
Vers 1609-1610
Plume, encre brune, rehauts de blanc de céruse, papier vergé
H. 29,3 ; L. 22 cm
Inscription en bas, dans un cartouche sous le trait carré, à l’encre noire : HENRI DE BOVRBON IIII DV NOM ROY / de-France-et-de-Navarre
Acquis sur le marché de l’art parisien par la Société des amis du château de Pau.
Don de la société au musée national (12 décembre 1962).
Jacques Perot, « Henri IV à cheval : représentations équestres d’un souverain », in
Les Pays de l’Adour : royaume du cheval, cat. exp. (Lourdes, Musée pyrénéen, Pau, musée national du Château, 1982-1983),
Pau et Lourdes, Académie de Béarn, Musée pyrénéen, 1982, p. 153 et 158.
Cat. exp. Pau 2007 Avec Panache, dessins des collections du château de Pau, cat. exp. (Pau, musée national du Château, 23 novembre 2007 – 24 février 2008),
Paris, Réunion des musées nationaux, 2007, p. 10-13.
Pau 1966, no 53.
Pau 1971, no 339.
Lourdes & Pau 1982-1983, no 22.
Pau & Paris 1989-1990, no 250b.
Pau 1990, no 32.
Pau 2007, no 28.
On portera attention à trois estampes des dernières années du règne, deux d’entre
elles signées du Flamand Jan Van Haelbeck (mort à Paris vers 1630)11. Hollstein, Dutch and flemish […], t. VIII, p. 197, no 1 ; cat. exp. Pau & Paris 1989-1990, no 250c, Pau, musée national du Château, inv. P. 55.16.12 et P. 1351 ; Roger-Armand
Weigert la signale tirée sur un placard publié chez Jean Leclerc en 1610 (IFF, xviie siècle, t. IV, 1961, p. 443, no 167) ; IFF, xviie siècle, t. VII (Roger-Armand Weigert et Maxime Préaud, 1976), p. 467 ; Le Blanc 1854-1888,
t II, p. 336, no 12., éditées par Leclerc (fig. 30 a et b, deux états), la troisième de Léonard Gaultier22. Pau, musée national du Château, inv. P. 1151 et P. 55.35.14 ; cat. exp. Pau & Paris
1989-1990, no 250d ; IFF, xviie siècle, t. IV (Roger-Armand Weigert, 1961), p. 443, no 167 ; Mironneau 2005, p. 70., cette dernière datée de 1609 (fig. 30 c). Il ne sera pas sans intérêt d’observer
que le peintre verrier troyen Linard Gontier (1565 – vers 1642), dans l’exaltation
du pouvoir royal, s’inspira de ce modèle pour l’exécution de l’un de ses vitraux destinés
à l’hôtel de l’Arquebuse de sa ville33. Rigal 1978, p. 13. Ce vitrail est aujourd’hui conservé au château de Pau..
La réunion de tous ces attributs puise elle-même dans des sources antérieures. En
1596 paraît en effet à Rome une gravure de Philippe Thomassin (fig. 30 d) qui, sous
la devise duo protegit unus jointe aux armes de France et de Navarre, fait bien plus que préfigurer la formule
de portrait équestre retenue ici44. Pau, musée national du Château, inv. P. 68.8.1 ; IFF, xvie siècle, t. II (Jean Adhémar, 1938), p. 132, no 180a ; Perot 1982, p. 153 et 157 ; Mironneau 2005, p. 74.. Chez Thomassin, Henri, qui foule aux pieds de son cheval les débris d’armes de ses
ennemis, comme chez Haelbeck et Gaultier, n’est pas lauré. Dans notre dessin, hormis
la première de ces particularités symboliques, la représentation reste très proche
du modèle retravaillé par Jan Van Haelbeck, dont Gaultier ne propose en définitive
qu’une contrefaçon. Le rapprochement serait par ailleurs plus étroit encore (mais
dans un style qui n’a plus rien d’enlevé !) à considérer l’Henry le Grand à cheval d’une tapisserie française inédite du temple de Yasaka à Kyoto, au Japon55. France, xviie siècle, déposée au musée national de Kyoto ; mentionnée dans cat. exp. Pau & Paris
1989-1990, no 250b..
Le visage, plus sec, retenu dans notre dessin semblerait plutôt se référer aux portraits
publiés par Thomas de Leu (auquel Gaultier, son beau-frère, emprunte souvent), tant
celui formant frontispice pour l’ouvrage d’Antoine de Laval Des peintures convenables aux basiliques et palais du roi, en 160066. Scailliérez 2003, p. 37-38. (fig. 30 e), que ceux relevant d’un modèle de François Quesnel présentant le roi
en costume de sacre ou en buste, coiffé d’un chapeau à plumet77. Los Angeles… 1994-1995, no 169 et p. 144 ; Mironneau 2005, p. 70, repr. fig. 3 p. 72 et note 4 p. 78 pour la
seconde version citée., publié après la naissance du Dauphin en 1601 (fig. 30 f). Il y a trop de points
communs avec chacune des deux gravures de Haelbeck pour ne pas imaginer une réelle
affinité, ou plus simplement une copie ; il n’existe en outre ni marque de report
ni inversion de sens permettant formellement de supposer une nouvelle version gravée.
La copie ainsi exécutée pourrait avoir précédé – ou plutôt accompagné – la reprise
de Gaultier datée de 1609 et trahir une hésitation dans le parti à retenir. Connu
pour l’abondance de sa production et la diversité de ses modèles, parmi lesquels ceux
de Thomas de Leu se taillent une part essentielle, Léonard Gaultier occupe une place
éminente dans le concert des graveurs parisiens ; on dispose d’une meilleure évaluation
critique de son travail depuis l’étude conduite par Emmanuelle Brugerolles et David
Guillet88. Brugerolles & Guillet 2000, spécialement p. 6-7 et 16-17..
Artistes cités : Gaultier (Léonard) ; Haelbeck (Jan van) ; Thomassin (Philippe)
Techniques associées : Estampe, illustration ; tapisserie
Type de représentation : Portraits
Étapes de publication :
P. Mironneau, Cl. Menges, 11 décembre 2007, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
P. Mironneau, Cl. Menges, « Portrait d’Henri IV à cheval » dans Catalogue des dessins musée national du château de Pau, mis en ligne le 11 décembre 2007. https://dessinsdepau.fr/notice/notice.php?id=30
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