Vue de la ville et du château de PauLouis François Lejeune
Vue de la ville et du château de Pau
Baron Louis François Lejeune (Strasbourg, 1775 – Toulouse, 1848)
Inv. P. 98.1.1
1830-1834
Plume, encres grise et brune, lavis brun et gris, rehauts de blanc sur traces de crayon
graphite, papier vergé ivoire (2 feuilles)
H. 23,4 ; L. 64,8 cm
Inscription au verso, en bas à droite, à l’encre brune : Vue de la Ville et du Chateau / de Pau (Basses Pyrénées) 1er mars 1834.
Collection de l’artiste puis de sa famille ; acquis sur le marché de l’art parisien (arrêté du 30 avril 1998).
Bernard Druène, « L’image au Musée pyrénéen », Pyrénées, no 30, avril-juin 1957, p. 83-84.
Notice d’acquisition, Revue du Louvre, 1998-4, p. 99, no 31.
Gazette des beaux-arts, mars 1999, p. 94.
André Lévy (sous la dir. de), Le Dictionnaire des Pyrénées, Toulouse, Privat, 1999, p. 475.
Château sur fond paysage, cat. exp. (Pau, musée national du Château, 17 décembre 1999 – 2 avril 2000), Pau,
éd. du Pin à crochets, 1999, p. 92-93, Hélène Saule-Sorbé, « Un parfait paysage historique : les élèves de Valenciennes
à pied d’œuvre ».
Pau 1999-2000, no 33.
Pau 2007, no 74.
Talent précoce, élève de Valenciennes, engagé dès 1792 dans la Compagnie des arts,
Lejeune se trouve dans les armées du Nord puis de Sambre-et-Meuse, passe dans le génie
en 1795, devient aide de camp de Berthier après 1798. Témoin des grandes batailles
(Iéna, Friedland, le siège de Dantzig, Tilsit, Essling, Wagram), il associe à cette
carrière militaire un brillant parcours artistique consacré aux grandes heures de
la geste impériale. Redevenu bien en cour en 1830, Lejeune reçoit le commandement
du département de la Haute-Garonne. Libéré de ces fonctions en 1837, il devient directeur
de l’école des Beaux-Arts de Toulouse et conservateur du musée de la ville ; il est
enfin maire de Toulouse de 1841 à 1848. Marguerite Gaston avait souligné l’intérêt
de ses compositions dans les années 1830-184011. Gaston 1975, p. 272. (Château de Crac vers les sources de la Garonne, Cascade du lac d’Oo, Pont de Sia et environs de Tarascon-sur-Ariège). Resté attaché à un style héroïque, il tend à
produire une idée du voyage et du tourisme proches de l’aventure guerrière. S’il n’est
pas le peintre de la couleur locale, comme on l’a justement noté, l’unité de son œuvre
n’en est que plus limpide. Provenant de la collection de l’artiste puis de sa famille,
vendu avec des vues de Tarascon et Beaucaire, Marseille, Tarascon-sur-Ariège, Foix
(le château), Orthez (le pont), le dessin du château de Pau est extrait d’un carnet
de voyage. La datation de cet ensemble n’offre aucune précision définitive : l’annotation
des feuilles relatives à Marseille, Tarascon-sur-Ariège et Foix semble suivre l’itinéraire
du baron de mars à juillet 1830 ; Orthez et Pau, non datés, viennent ensuite. Mais,
entre-temps, l’actualité a rattrapé le voyageur, qui en août de la même année, à Ussat,
prend connaissance de la chute de Charles X. D’autres vues de l’album sont datées
de 1832 (Saint-Béat), 1833 (le lac d’Oo) ; le fait est que les événements politiques
ont introduit une discontinuité. Il est pourtant établi que le baron Lejeune a passé
une partie de l’été 1830 à Ussat-les-Bains, où sa femme était en cure, puis, « après
un court séjour à Pau et aux Eaux-Bonnes » (selon Marguerite Gaston), qu’il a regagné
Toulouse.
L’inscription portée au dos du dessin (1er mars 1834) entre en concurrence avec cette chronologie, mais elle ne remet pas en
cause les données architecturales et paysagères exploitées par l’artiste, puisque
les grandes campagnes de restauration du château de Pau lancées par Louis-Philippe
ne débutent qu’en 1838. Le monument est abordé du parc, qui revêt l’apparence d’un
morceau de forêt profonde. Ce point de vue, maintes fois choisi par les paysagistes
du début du xixe siècle, de Millin du Perreux, autre élève de Valenciennes, à Melling, satisfait pleinement
au principe de la perspective atmosphérique. Le premier plan repoussoir et les lointains
montagneux, très aériens, sont traités avec envergure. Un survivant de la génération
des grandes batailles napoléoniennes vient saisir le spectacle endormi d’un château
mystérieux, observé d’un angle choisi, comme le feraient des artilleurs face à une
place défensive.
Artiste cité : Valenciennes (Pierre Henri de)
Technique associée : Architecture
Type de représentation : Paysages
Index géographique et monumental : Pau, château et ville
Étapes de publication :
P. Mironneau, Cl. Menges, 11 décembre 2007, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
P. Mironneau, Cl. Menges, « Vue de la ville et du château de Pau » dans Catalogue des dessins musée national du château de Pau, mis en ligne le 11 décembre 2007. https://dessinsdepau.fr/notice/notice.php?id=201
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