La Statue d’Henri IV penchant vers la Seine, au Pont-NeufAnonyme
La Statue d’Henri IV penchant vers la Seine, au Pont-Neuf
Inv. P. 2002.8.1
Vers 1900-1910
Plume, encre brune, traits d’encadrement à l’encre rouge, papier vergé crème
H. 17,7 ; L. 11,5 cm
Inscriptions : sur le socle de la statue (avec initiales majuscules à l’encre noire) : Henrici Magni ; en bas : Ventre – St Gris, Messieurs ! ! ! / je ne sais pas nager ! ! !
Acquis en vente publique, Paris, Drouot, C. P. Tajan, 28 juin 2002, no 115, par la Société des amis du château de Pau.
Don de la société au musée (arrêté du 19 décembre 2002).
Isabelle Pébay-Clottes, « Musée national du château de Pau. Exposition Le Berceau, 26 octobre 2002 – 26 janvier 2003 », Bulletin de la Société des amis du château de Pau, no 145, 2002-2, p. 112.
Notice d’acquisition, Revue du Louvre, 2003-3, p. 103, no 51.
Pau 2002-2003.
Pau 2007, no 82.
Plaisante mise en scène des angoisses d’un roi de bronze familier au flâneur de Paris. Son attribution à François Sommier, dit Henry Somm (Rouen, 1844 – Paris, 1907), peintre et caricaturiste amoureux de Paris, n’est pas confirmée. Connu et apprécié notamment pour ses élégantes parisiennes, cet artiste sait aussi manier la veine désacralisatrice et irrévérencieuse de sa génération. Mais on serait plutôt tenté de mettre l’amusant croquis en relation avec les inondations de la Seine en 1910. Il provient en tout cas de ce même milieu artistique qui, à la Belle Époque, fréquente les cabarets comme le Chat noir, auquel Henry Somm donne une pièce de théâtre de marionnettes. Cet humour des grands boulevards se répercute dans la grande presse à caricatures : Le Rire, La Cravache, Frou-frou, La Charge. La fantaisie urbaine garde ses repères traditionnels, parmi lesquels le Pont-Neuf occupe dans l’imaginaire collectif une place privilégiée. Elle revisite les rues, les statues et l’histoire du vieux Paris. Ventre Saint Gris, Messieurs, je ne sais pas nager !, proteste le cavalier très dépité, se voyant dangereusement pencher vers la Seine. Cette veine n’est pas nouvelle ; elle aura séduit caricaturistes et amuseurs publics dès le milieu du xixe siècle. Ainsi Amédée Charles Henri de Noé, dit Cham, dans des dessins destinés notamment au Charivari (Henri IV ne voulant plus de son cheval, 1868. Ou encore un chansonnier comme Bruant (Henri IV a découché, 187811. Mironneau 1999, p. 293-294.)… Et bien d’autres encore, qui, pour gagner un public avide de gaudrioles, prêtent mille pitreries au cheval de bronze, personnage populaire, mais comme définitivement exclu de la sphère de l’histoire sérieuse.
Étapes de publication :
P. Mironneau, Cl. Menges, 11 décembre 2007, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
P. Mironneau, Cl. Menges, « La Statue d’Henri IV penchant vers la Seine, au Pont-Neuf » dans Catalogue des dessins musée national du château de Pau, mis en ligne le 11 décembre 2007. https://dessinsdepau.fr/notice/notice.php?id=282
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais et musée national et domaine du château
de Pau, 2024