Paul Mironneau et Claude Menges-Mironneau
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L’Apothéose d’Henri IV
Charles Meynier

Illustration de comparaison
FIG. 205 a. Charles Meynier (1768-1832). L’Apothéose d’Henri IV. Plume, encre et lavis bruns, rehauts de blanc sur préparation à la pierre noire. Collection particulière
Inscriptions

Signé en bas à droite, à l’encre noire : Meynier

Historique

Vente de l’atelier de l’artiste, 26 novembre – 3-4 décembre 1832, no 26.
Acquis sur le marché de l’art parisien (arrêté du 25 juin 1987).

Bibliographie

Bulletin de la Société des amis du château de Pau, no 115, 1989, p. 13.
Signalé dans Revue du Louvre, 1987-5 et 6, p. 424-425.

Exposition

Pau 1990, no 24.
Pau 2007, no 56.

Observations

Saint Louis conduit Henri IV aux Champs Élysées tandis qu’un génie tient la couronne de France ; dans les nuées, le Béarnais est attendu par les gloires de la France. La justice confond la discorde, que l’archange s’apprête à pourfendre. La vente qui suivit le décès de Charles Meynier, en 1832 (Paris, Petit, Pieri-Bénard), mentionne une Esquisse de l’apothéose d’Henri IV et l’Apothéose d’Henri IV (no 4), « deux beaux forts dessins à la sépia, dans lesquels le même sujet est traité de deux manières différentes » (no 26) ; on ajoute que « ces compositions sont d’un grand effet ; les figures en sont groupées avec art ». Une version présentant de notables différences est apparue sur le marché de l’art en 198811. Plume, encre et lavis bruns, rehauts de blanc sur préparation à la pierre noire, 44,5 x 86 cm ; Paris, Prouté, catalogue 1988, no 36. (fig. 205 a). Dans son aisance, sa profusion, sa fermeté d’exécution, ses figures comme étirées, L’Apothéose d’Henri IV répond parfaitement à la définition donnée par Jean-Pierre Cuzin des « très beaux dessins de Meynier, fort caractéristiques, en général tracés d’un lourd et énergique trait de plume et rehaussés de lavis22. Cat. exp. Paris 1974-1975a, p. 538. ».
L’artiste, qui mourut du choléra en 1832, reçut sa formation sous Louis XVI. Élève de Vincent en 1785, grand prix en 1789, il voit son séjour à Rome écourté par les contrecoups de la Révolution française et doit retourner en France en 1793. Ses compositions, qui puisent dans la culture mythologique néoclassique, présentent d’emblée de réelles qualités décoratives mises à profit dans les commandes officielles reçues sous l’Empire et relatives à l’actualité, comme L’Entrée dans Berlin (Salon de 1810), ou dans la peinture religieuse. L’histoire nationale ne lui est pas indifférente (Charlemagne faisant bénir l’église de Saint-Denis, 1812). Mais sa spécialisation décorative s’accentue : dès 1806, il fournit de grands dessins pour les bas-reliefs et statues de l’arc de triomphe du Carrousel destinés aux sculpteurs Deseine, Cartellier, Ramey, Le Sueur, Clodion, etc. Une série de plafonds pour le Louvre et les Tuileries sous l’Empire et la Restauration, de 1801 à 182733. Sur ces travaux : Isabelle Mayer-Michalon, « Les plafonds peints de Charles Meynier (1768-1832) au Louvre et aux Tuileries », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1999, p. 245-264., renforcent cette réputation : aux Tuileries la Naissance de Louis XIV (Grand Salon), au Louvre La France protégeant les arts (salle Percier), le Triomphe de la peinture française (salle Duchâtel), Les Nymphes de Parthénope (salle G, Antiquités égyptiennes), La Terre recevant des empereurs Adrien et Justinien le code des lois romaines (salle des Empereurs). On lui doit aussi le décor de la Bourse, en grisaille (1826).
Manifestement, l’étude que nous conservons a trait à un ouvrage de ce type, plafond ou voussure, dont la thématique serait bien de saison sous la Restauration. Quant à l’examen des sources d’inspiration, la mention de plusieurs livres à caractère henricien dans le catalogue de la vente après décès de l’artiste n’est pas sans intérêt : l’Histoire du roi Henri le Grand d’Hardouin de Péréfixe y figure dans une édition de 1771 (no 631), ainsi que La Henriade de Voltaire, dans l’édition avec figures de 1772 (no 652)44. Vente Meynier, 26 novembre, 3-4 décembre 1832, no 652 ; ce peut être l’édition de Neuchâtel, 1772, reprenant les illustrations de la première suite de Charles Eisen (Rigal 1986-1987, no 34).. C’est l’héritage du grand poème épique qui, plus particulièrement, aura nourri une iconographie dont la forte consonance allégorique est désormais consacrée.

1. Plume, encre et lavis bruns, rehauts de blanc sur préparation à la pierre noire, 44,5 x 86 cm ; Paris, Prouté, catalogue 1988, no 36.
2. Cat. exp. Paris 1974-1975a, p. 538.
3. Sur ces travaux : Isabelle Mayer-Michalon, « Les plafonds peints de Charles Meynier (1768-1832) au Louvre et aux Tuileries », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1999, p. 245-264.
4. Vente Meynier, 26 novembre, 3-4 décembre 1832, no 652 ; ce peut être l’édition de Neuchâtel, 1772, reprenant les illustrations de la première suite de Charles Eisen (Rigal 1986-1987, no 34).
Index

Techniques associées : Architecture ; sculpture

Type de représentation : Allégorie

Index des sources : Henriade

Copyrights

Étapes de publication :
P. Mironneau, Cl. Menges, 11 décembre 2007, rédaction de la notice pour première publication.

Pour citer cet article :
P. Mironneau, Cl. Menges, « L’Apothéose d’Henri IV » dans Catalogue des dessins musée national du château de Pau, mis en ligne le 11 décembre 2007. https://dessinsdepau.fr/notice/notice.php?id=205
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais et musée national et domaine du château de Pau, 2024

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