France, après 1768, Deux scènes de la légende d’Henri IV
Paire de gouaches assez inhabiles, mais agrémentées d’une riche mise en page, foisonnante et tout à la fois ordonnée. La double narration est construite autour de deux grands médaillons eux-mêmes bordés de lis, de laurier et de guirlandes de fleurs reposant sur un socle frappé d’un extrait du texte choisi (La Henriade de Voltaire pour l’un, La Partie de chasse de Henri IV de Charles Collé pour l’autre), au pied duquel se massent les attributs symboliques (ceux de la chasse et des travaux des champs, puis ceux des arts). Le fond est occupé par de grandes compositions prises dans de hautes frondaisons : scènes de bataille dans le premier sujet, scène de chasse et arrivée au moulin dans le second, complétant (suivant pour l’un, précédant pour l’autre) le récit de l’épisode mis en lumière. L’impression est davantage celle du conte, non seulement du fait de cette disposition, mais aussi par le choix des sujets et des sources de référence et par la façon de les traiter.
Il est en tout cas exclu de donner à Moreau le Jeune, comme cela avait été fait dans un premier temps, peu après leur acquisition, ces deux gouaches sans réelle invention, et qui ne font que reprendre des figures déjà parues. C’est d’ailleurs sur la foi des points communs existant entre une estampe d’après Moreau le Jeune illustrant la dernière scène de La Partie de chasse de Henri IV et le médaillon principal de la seconde gouache que cette attribution un peu trop flatteuse avait été proposée. Il y a plus de vraisemblance à supposer deux grandes compositions visant peut-être à la préparation de deux estampes assez lourdement présentées, sur des sujets alors très connus et appréciés.
Acquis en vente publique, New York, Sotheby’s, 13 janvier 1988, no 131 (arrêté du 27 janvier 1988).
BSACP, no 115, 1989, p. 14
Menges-Mironneau 2002, p. 88 pour P. 88.3.2
Pau 1990, nos 71-72 (attribués à Moreau le Jeune)
Pau 2001, no 53, repr. p. 26 pour P. 88.3.1