Paul Mironneau et Claude Menges-Mironneau
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Les ensembles de la collection Laurent Vaudoyer, Trois sujets d’architecture

Laurent Vaudoyer, Trois sujets d’architecture

P. Mironneau, Cl. Menges-Mironneau

Architecte, grand prix de Rome en 1783, Antoine Laurent Thomas Vaudoyer a séjourné en Italie de 1785 à 178811. Pour une esquisse biographique du personnage, voir cat. exp. Paris 1991-1992 et Ottomeyer 1971, p. 141-206.. Les deux vues de Rome réunies ici datent de ces années. Vaudoyer s’est illustré dans de nombreux et importants chantiers : Collège de France, Sorbonne, Institut, bibliothèque Sainte-Geneviève, etc. ; il a exposé aux Salons de 1810, 1812, 1814.

Le dernier dessin s’attache à un lieu henricien particulièrement en vogue à la fin du xviiie siècle et intimement lié à l’approfondissement de la poétique du paysage historique. C’est ce dont témoigne aussi la description d’Ermenonville faite par Stanislas de Girardin : quelques vers attribués à Sedaine relevés sur un pilier de la cuisine gothique complètent une vue de la tour d’après Mérigot fils, en 178822. Stanislas de Girardin, Promenade ou itinéraire des Jardins d’Ermenonville [], Paris, Mérigot père, 1788, p. 62-63 ; Mironneau 1999, no 128.. Lenormand, dans ses Lettres à Sophie ou Itinéraire de Paris à Montmorency (1813), signale l’armure de Dominique de Vic. Surtout, il voit parmi tous les souvenirs de Jean-Jacques le théâtre le plus digne du chant IX de La Henriade de Voltaire... « C’est dans ces lieux silencieux, où la nature est à-la-fois agréable et sauvage, que Henri IV vint chercher le bonheur auprès de Gabrielle d’Estrée33. [F. Lenormand], Lettres à Sophie, ou itinéraire de Paris à Montmorency, à l’Hermitage et à l’île des Peupliers, en passant par Chantilly ; avec des détails historiques sur le séjour de J. J. Rousseau dans ces lieux divers [] par M.***, Avocat, Paris, Nève, Caen, Le Roy, 1813, p. 39.. » Dans le boudoir, « on lit avec un nouveau plaisir cette chanson : / Charmante Gabrielle / Percé de mille dards... »

La tour Gabrielle est un hymne à la sensibilité du paysage ; il fallait qu’Henri IV, au sommet de sa gloire, y eût sa part. Constant Bourgeois, après Mérigot et Vaudoyer, représenta ce monument sentimental44. La Tour de Gabrielle à Ermenonville, eau-forte de Mme de Monchy, d’après Constant Bourgeois, pl. 41 de l’ouvrage d’Alexandre Laborde, Description des Nouveaux Jardins de la France et de ses anciens châteaux, Paris, Delance, 1808 (Paris, BnF, département des Estampes et de la Photographie, Ub 10, fol).. Mais on sait par de nombreux dessins datés de la même année 1782 que Vaudoyer consacra une attention particulière à ce domaine aussi éminemment littéraire55. Vente Paris, 6 décembre 1991, Important ensemble de dessins d’architectures par A. L. T. Vaudoyer, nos 199, 201 (Grand Canal et tour Gabrielle à Ermenonville 1782), 202, 204, 205, 206, 207, 219..

1. Pour une esquisse biographique du personnage, voir cat. exp. Paris 1991-1992 et Ottomeyer 1971, p. 141-206.
2. Stanislas de Girardin, Promenade ou itinéraire des Jardins d’Ermenonville [], Paris, Mérigot père, 1788, p. 62-63 ; Mironneau 1999, no 128.
3. [F. Lenormand], Lettres à Sophie, ou itinéraire de Paris à Montmorency, à l’Hermitage et à l’île des Peupliers, en passant par Chantilly ; avec des détails historiques sur le séjour de J. J. Rousseau dans ces lieux divers [] par M.***, Avocat, Paris, Nève, Caen, Le Roy, 1813, p. 39.
4. La Tour de Gabrielle à Ermenonville, eau-forte de Mme de Monchy, d’après Constant Bourgeois, pl. 41 de l’ouvrage d’Alexandre Laborde, Description des Nouveaux Jardins de la France et de ses anciens châteaux, Paris, Delance, 1808 (Paris, BnF, département des Estampes et de la Photographie, Ub 10, fol).
5. Vente Paris, 6 décembre 1991, Important ensemble de dessins d’architectures par A. L. T. Vaudoyer, nos 199, 201 (Grand Canal et tour Gabrielle à Ermenonville 1782), 202, 204, 205, 206, 207, 219.
Historique

Vente Vaudoyer, Paris, Drouot, 6 décembre 1991, C. P. Arcole (Rieunier-Bailly-Pommery), no 200 ; acquis en vente publique, Paris, Drouot, 17 juin 2005, C. P. Piasa, no 128, par la Société des amis du château de Pau ; don de la société au musée national (arrêté du 22 décembre 2005).

Œuvres de l’ensemble