Contenu Menu Aide et Accessibilité
Les catalogues raisonnés
Ancienne collection Develly.
Acquis à Sèvres en mai 1953.
Sur le Guéridon de Henri IV, Brunet 1976 et Paris 1991, no 30, notice de Pierre Ennès
Un goût de miniaturiste : petits personnages sans visage mais gestuellement expressifs, annotation portée par une graphie plutôt tournée vers le passé – la teneur comme l’allure de ces études traduisent bien l’art du peintre sur porcelaine qu’était Develly, dont on a souligné la « formidable capacité à saisir l’événement » (Pierre Ennès). On y retrouve la pratique bien particulière à cet artiste, l’« un des rares peintres figuristes de la Manufacture qui travaillait selon ses propres compositions d’après des croquis pris sur le vif ». Les deux premières figures, de forme circulaire, suivent ainsi deux états du même sujet décrivant l’agitation régnant au pied de la statue d’Henri IV en bronze par Lemot, à son installation à la pointe de l’île de la Cité le 25 août 1818 – un sujet que Develly avait déjà abordé en 1818-1819 avec la décoration de deux grands vases de forme étrusque (Pau, musée national du Château : translation de la statue et son inauguration par le roi). Les dessins suivants s’identifient par le style des personnages, des chevaux, la narration vivante mais sans précipitation, et par le détail des motifs abordés, à des croquis se rattachant au même événement, voire au même travail, et provenant sinon d’un même carnet à dessin (car les papiers et les formats diffèrent), du moins des mêmes ensembles préparatoires.
FIG. 103-110 a
Jacques Charles Develly
Cartel et médaillons du
« guéridon de Henri IV »
1821
Gouache préparatoire
Sèvres, bibliothèque de la Manufacture,
inv. §4 M 1818 n. 1
Dans la scène principale, on reconnaît sans mal le sujet représenté au centre du guéridon dit « de Henri IV » exécuté en 1821 à la manufacture, présenté en 1822 au Louvre et remis au duc de Bordeaux en 1822 – il est aujourd’hui conservé au musée national de Céramique (fig. 103-110 a). Le moment choisi est celui où « des Béarnais viennent distribuer au peuple des images qui représentent les principaux faits de ce bon roi ou qui en rappellent les mots heureux » (notice de l’exposition annuelle des manufactures royales, 1er janvier 1822, no 7, p. 11), tandis que l’on grave l’inscription au socle de la statue et que l’on dispose la grille autour du monument (25 août 1818). Ce sont ces images qui sont représentées sur chacun des douze médaillons en grisaille rayonnant autour du motif central du guéridon1. Mais ici, les analogies, bien réelles, sont cependant plus relâchées : on ne retrouve clairement adaptée que la bataille d’Ivry, qui fait l’objet de l’un des médaillons. Le siège de Paris est bien intégré à la série des médaillons, mais avec d’importantes variantes. Il y a en revanche une réelle coïncidence entre le jeune prince (Gaston d’Orléans) de notre série de dessins et l’un des médaillons d’un autre guéridon, monté en 1843, dit « du château de Pau », œuvre de la manufacture de Sèvres, avec cartel et médaillons de Develly. Il s’agissait d’un cadeau de Louis-Philippe au vieux roi de Suède Charles XIV Jean, alias Bernadotte, l’ancien soldat de l’Empire, et ce meuble précieux appartient toujours aux collections de la couronne de Suède (château de Rosendal) à Stockholm.
1 – Sèvres, musée national de Céramique, inv. MNC 23.441, don Albert François-Poncet ; sur la gouache correspondant au projet de ce guéridon, cat. exp. Rome 2001, no 45, Sèvres, bibliothèque de la Manufacture, inv. §4 M 1818 n. 1.
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007