Cat. 89
Vers 1840
Aquarelle, rehauts de gouache, traces de crayon graphite, papier vergé
H. 23 cm ; L. 16,4 cm
Signé en bas à droite, à l’aquarelle verte : L. BEZARD
Fleurette, fille d’un jardinier de Nérac, aimait le jeune Henri de Navarre ; mais, désespérée par la princière inconstance de son amant, la malheureuse enfant se serait noyée à la fontaine de leurs rendez-vous clandestins, aujourd’hui fontaine de la Garenne. L’histoire est moins triste que la légende, puisque Fleurette se consola et survécut. Quant à Henri, la même année 1572, au mois d’août, il épousait Marguerite de Valois.
Le Toulousain Jean-Louis Bezard, élève de Guérin et Picot, grand prix de Rome en 1829, est de ceux qui ont choisi le culte du souvenir méditatif quand il présente au Salon de 1840 un Henri de Bourbon à la tombe de Fleurette (no 96). Ce tableau (dont la localisation est à ce jour inconnue) fit l’objet d’une estampe par Achille Martinet (1806-1877), ami du peintre, et son frère Alphonse (1821-1861) ; sous le titre de Henri IV au tombeau de Fleurette, elle fut éditée par Goupil en 18461 (fig. 89 a). L’aquarelle décrite ici doit être mise en rapport avec ce double travail : image recueillie, dans l’apaisement de son romantisme originel, chez ce peintre plus connu pour ses compositions religieuses (à Paris, pour Notre-Dame de Lorette, Saint-Augustin, Saint-Eustache, Sainte-Élisabeth, mais aussi à Saint-Louis d’Autun, à Saint-Sernin de Toulouse, à la cathédrale Saint-Caprais d’Agen, à l’église de Golfech, etc.). Cet éclectique resté en marge des véritables nazaréens dans sa fidélité au goût du pittoresque et du coloris impose un sentiment méditatif aux leçons de l’histoire de France, dans l’expression d’une certaine mollesse de ton et de mouvement.
Note
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007