Cat. 58
Vers 1770
Plume, encre brune, lavis gris sur mise au carreau au graphite, papier vergé crème
H. 22,5 cm ; L. 17 cm
On pourra reconnaître dans ce prélat, comme cela avait été proposé en 1990 lors de l’exposition Dessins des collections, saint François de Sales, qui, en 1602, étant coadjuteur de l’évêque de Genève, vint prier Henri IV de l’aider dans ses efforts pour restaurer les positions du catholicisme dans le pays de Gex, nouvellement acquis au royaume. Tandis que le Conseil examine sa requête, François de Sales reste à Paris et prêche le carême au Louvre. Henri, très admiratif, lui fait également prêcher le carême en avril à Fontainebleau et le rencontre à plusieurs reprises. C’est en vain que le roi cherche à le retenir, voulant même lui confier l’évêché de Paris. Au mois de juin, une nouvelle entrevue a lieu aux Tuileries : le prélat réussit à détromper Henri IV des soupçons soulevés contre lui dans l’affaire Biron1. C’est probablement à cet épisode mettant à l’épreuve une confiance réciproque sous les feux de la calomnie que s’attache une telle reconstitution. Une tournure pré-troubadour (on soulignera le costume du roi et la robe de la reine Marie de Médicis) habite cette vision affable du dialogue entre l’homme de Dieu et le bon roi animée par des gestes de main protestant une affection réciproque ; l’influence et les accents de la scène du théâtre historique sont aisément lisibles.
Note
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007