Paul Mironneau et Claude Menges-Mironneau
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Henri IV et Gabrielle d’Estrées
Charles Eisen

Illustrations de comparaison
FIG. 41 a. Jacques Aliamet (1726-1788), d’après Charles Eisen (1720-1778). Henri IV et Gabrielle. La Henriade, chant IX, (1re suite d’Eisen, 1751). Eau-forte. Neuchâtel, 1772. Pau, musée national du Château, BP 1541
FIG. 41 b. Joseph de Longueil (1730-1790), d’après Charles Eisen (1720-1778). Henri IV et Gabrielle. La Henriade, chant IX (2e suite d’Eisen, 1767). Eau-forte.. Paris, 1770. Pau, musée national du Château, BP 874
FIG. 41 c. Martin de Monchy (1746 – après 1789), d’après Charles Eisen. Henri IV et Gabrielle. Eau-forte. Pau, musée national du Château, inv. P. 62.10.1
Inscriptions

Cachet de collection, en bas, vers la droite : De Goncourt

Historique

Ancienne collection Goncourt, vente Goncourt, Paris, 15-17 février 1897, no 77.
Ancienne collection Gaston Menier.
Vente Gaston Menier, Paris, 7-8 décembre 1936, 2e vente, no 37.
Préempté en vente publique, Neuilly-sur-Seine, 14 juin 2005, C. P. Aguttes, no 9 (arrêté du 22 juin 2005).

Bibliographie

Claire Lemoine-Isabeau, « Les peintures de Charles Eisen », Gazette des beaux-arts, octobre 1961, p. 234, no 53.
Edmond & Jules de Goncourt, « Eisen », Gazette des beaux-arts, 26, janvier 1869, p. 73-74 et note 1.

Exposition

Paris 1879, no 558.
Pau 2007, no 43.

Observations

Profondément lié aux travaux de Charles Eisen destinés à orner deux éditions successives de La Henriade de Voltaire, le présent dessin pourrait donner un bon aperçu de cet art (précision narrative, adéquation à un genre poétique, apports stylistiques à la tonalité générale du texte) chez l’un de ses meilleurs représentants, élève de Le Bas, puis maître de dessin de la Pompadour et peintre et dessinateur du Cabinet du roi, avant de tomber en disgrâce pour insolence caractérisée. Mais c’est d’abord le témoignage unique d’un tableau perdu, où le talent de peintre de Charles Eisen trouve son expression à travers une figure canonique : celle du héros amoureux.
L’épopée de Voltaire connaît déjà un vif succès lorsque l’édition des œuvres de l’écrivain entreprise par Lambert, avec un nouvel ensemble d’illustrations par Charles Eisen, paraît en 1751 (11 vol. in-12)11. Bengesco 1882-1890, no 2131 ; Cohen 1912, col. 1040 ; Salomons 1924, p. 173 ; Rigal 1986-1987, no 34, p. 25 ; cat. exp. Pau 2001, p. 41-42.. Une seconde suite d’illustrations du même artiste devait voir le jour en 176722. Bengesco 1882-1890, no 384 ; Cohen 1912, col. 1026-1027 ; Salomons 1924, p. 172-173 ; Rigal 1986-1987, no 41, p. 31-34 ; cat. exp. Pau 2001, p. 42.. Tenant de la version de 1751 (fig. 41 a) autant que de celle de 1767 (fig. 41 b), le dessin s’attache en réalité à la préparation d’un tableau perdu, non daté, dont, hormis une estampe du graveur et éditeur Martin de Monchy (1746 – après 1789), il ne reste pratiquement aucun témoignage direct (fig. 41 c) : seuls, un tableau figurant à la vente Lepic en 1897 et un autre dessin vendu à Paris en 1920 ajoutent deux fragiles références complémentaires33. Vente Baron Lepic, Paris, 18 juin 1897, no 14, huile sur toile, 35 x 26 cm, et vente publique, Paris, 3-4 juin 1920, coll. Magne..
La thématique abordée est bien de celles où s’épanouit l’illustrateur galant que fut Charles Eisen. Le sujet, tiré du chant IX de l’épopée, s’étend sur les délassements du roi dans les bras de sa maîtresse avant que l’austère Duplessis-Mornay ne fasse irruption pour un sévère rappel à l’ordre et au devoir militaire. Toutes les indications délivrées par le texte ont été en revanche habilement mises en œuvre. Charles Eisen sut convaincre ses contemporains, mais aussi, plus tard, les amateurs de l’art du xviiie siècle. Les Goncourt, qui possédaient le dessin (avant qu’il ne passe aux mains de Gaston Menier), en faisaient grand cas, au point de lui trouver « la grâce d’un petit Boucher historique ».

1. Bengesco 1882-1890, no 2131 ; Cohen 1912, col. 1040 ; Salomons 1924, p. 173 ; Rigal 1986-1987, no 34, p. 25 ; cat. exp. Pau 2001, p. 41-42.
2. Bengesco 1882-1890, no 384 ; Cohen 1912, col. 1026-1027 ; Salomons 1924, p. 172-173 ; Rigal 1986-1987, no 41, p. 31-34 ; cat. exp. Pau 2001, p. 42.
3. Vente Baron Lepic, Paris, 18 juin 1897, no 14, huile sur toile, 35 x 26 cm, et vente publique, Paris, 3-4 juin 1920, coll. Magne.
Copyrights

Étapes de publication :
P. Mironneau, Cl. Menges, 11 décembre 2007, rédaction de la notice pour première publication.

Pour citer cet article :
P. Mironneau, Cl. Menges, « Henri IV et Gabrielle d’Estrées » dans Catalogue des dessins musée national du château de Pau, mis en ligne le 11 décembre 2007. https://dessinsdepau.fr/notice/notice.php?id=41
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais et musée national et domaine du château de Pau, 2024

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