Henri IV signant la ratification de son abjuration (Henri signant la paix avec l’Église)…Attribué à (ou atelier de) Jacopo Chimenti, dit Da Empoli
Henri IV signant la ratification de son abjuration (Henri signant la paix avec l’Église)
Attribué à (ou atelier de) Jacopo Chimenti, dit Jacopo Da Empoli (Florence, 1551 – Florence, 1640)
Inv. P. 82.14.1
Plume, encre brune, lavis de bistre, rehauts de blanc de céruse, papier vergé ivoire
H. 24,7 ; L. 33,6 cm
Cachets de collection en bas à gauche : monogrammes PC (Philippe de Chennevières, 1820-1899) et GV (Giuseppe Vallardi, 1784-1863)
Au verso, marque de collection A. S.
Annotation d’attribution, en bas à droite : Passignani Dco et numéro B 368.
Ancien numéro à l’angle inférieur droit : FL 03 […].
Collection Vallardi, vente chevalier A. D., de Turin, 10 décembre 1860, 4e et 5e vacations, no 169 : « Passignani (Dominique), école toscane, Composition historique ».
Collection Marquis de Chennevières, vente Chennevières, Paris, 4-7 avril 1900, no 165.
Vente Paris, Drouot, 4-5 mars 1901, no 50.
Collection Professeur Susini, vente publique, Paris, Nouveau Drouot, 4 juin 1982,
C. P. Libert-Castor, no 42.
Don de la Société des amis du château de Pau (arrêté du 23 novembre 1982).
Eve Borsook, « Arts and Politics at the Medici court, iv : Funeral decor for Henry IV
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Jacques Perot, « La ratification de l’abjuration d’Henri IV par Jacopo da Empoli »,
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Musée national du château de Pau. Quinze années d’acquisitions 1970-1984, cat. exp. (Pau, musée national du Château, 1985), Paris, Réunion des musées nationaux,
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Nicholas Turner, Florentine drawings of the sixteenth century, Trustees of the British Museum, Londres, British Museum Publication, 1986, no 199, p. 253-254.
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Pau 1990, no 20.
Pau 2007, no 30.
C’est le cardinal de Florence, Alexandre de Médicis (1536-1605), futur pape Léon XI
en 1605, alors légat pontifical, qui reçoit cet acte diplomatique et religieux de
haute importance. Illustration de la vie et du règne du premier des Bourbons, certes,
mais aussi, à n’en pas douter, démonstration du pouvoir d’influence des maîtres de
Florence et de leur maison, de leur dévouement à la cause de l’Église : on devine
dans cette œuvre une forte charge politique, servie par la qualité d’une mise en page
tout à la fois décorative et narrative. Revenons d’abord aux faits. L’abjuration d’Henri IV,
le 25 juillet 1593 à Saint-Denis, n’avait reçu sa consécration pontificale, l’absolution
par Clément VIII, que le 17 septembre 1595 ; ce furent les habiles D’Ossat et Du Perron
qui représentèrent le roi à cette cérémonie solennelle. À la faveur des excellentes
relations qui s’étaient instaurées entre le légat pontifical et la cour de France,
Henri IV procéda le 19 septembre 1596 à la ratification de son absolution, aux Tuileries,
en présence du futur chancelier Pomponne de Bellièvre, qui, depuis 1595, était influent
au Conseil des affaires.
L’assurance, la sincérité affirmée par le roi, auront profondément impressionné le
légat francophile, qui précise : « un proverbe français veut que la main du parjure
tremble lorsqu’il écrit. Sa Majesté ne s’étant point parjurée, c’est pour cela que
sa main n’avait pas tremblé et qu’elle n’avait pas eu besoin de table » (Ritter 1955,
p. 76-77, lettre du 21 septembre 1596). De source bien informée, le dessinateur a
scrupuleusement relevé ce trait, soulignant la valeur accordée à de tels signes dans
les affaires de conscience. Et donnant ainsi à la scène une marque d’indubitable véracité,
que confirme le réalisme des portraits, celui du cardinal en particulier.
La filiation de cette œuvre italienne s’impose au regard. Liée à l’ensemble commémoratif
de vingt-six peintures en grisaille accrochées en la basilique San Lorenzo à Florence,
pour le service ordonné par Côme II de Médicis en l’honneur du Roi Très Chrétien,
le 16 septembre 1610, la scène se trouve transcrite dans le livret de Giuliano Giraldi
auquel donna lieu cette pompe funèbre11. Giraldi 1610, gravure no 16, p. 36. (fig. 27 a). La peinture exposée dans ces circonstances est du nombre de celles qui
subsistent encore et qui se trouvent rassemblées aux Offices22. Florence, Galerie des Offices, Depositi, inv. 1890, no 7811. (fig. 27 b). Son auteur, Jacopo da Empoli, était alors rompu à ce type de représentations
officielles, auxquelles il participa régulièrement depuis sa contribution aux apparati dressés pour les noces de Ferdinand Ier et de Christine de Lorraine en 1589.
Il existe plusieurs dessins liés à cette grisaille, l’une des plus connues du cycle.
Deux états préparatoires sont conservés respectivement au musée des Offices33. Gabinetto Disegni e Stampe, inv. 959 F. Plume, encre et lavis de bistre, mise au
carreau sur papier bistre, 26,3 x 33,5 cm. (fig. 27 c) et au British Museum44. Inv. 1886-10-12-540, encre et lavis de bistre, quadrillage à la craie rouge à gauche,
20,8 x 27,7 cm. Anthony Blunt, « A series of paintings illustrating the history of
the Medici family executed for Marie de Médicis – II », Burlington Magazine, CIX, 774-775, octobre-novembre 1967, p. 562-566, note 15. (fig. 27 d), le premier directement en rapport avec la peinture de Florence, le second
lié peut-être, selon Anthony Blunt, à un autre cycle destiné au palais du Luxembourg,
projet qui n’aurait jamais vu le jour. L’un et l’autre sont pourvus de la mise au
carreau absente dans la version de Pau. Le cabinet des Dessins et Estampes du musée
des Offices conserve par ailleurs une autre version55. Gabinetto Disegni e Stampe, 2351 Santarelli. qui serait une réplique. Quant au présent dessin, Monica Bietti le considère comme
une copie là où Jacques Perot admettait que, « s’il n’est peut-être pas de la main
de Jacopo da Empoli, il sort très vraisemblablement de son atelier ». Copie d’atelier
fort probable au vu des éléments relevés : relative « faiblesse » de facture, mais
plus grand état d’achèvement (les ombres, les visages). Autant de caractères permettant
de supposer une reprise a posteriori, bien justifiée par la place centrale du sujet dans la véritable biographie collective
et raisonnée à laquelle il appartient.
Artiste cité : Rosaccio (Alovisio)
Techniques associées : Estampe, illustration ; peinture
Type de représentation : Scènes historiques, légendaires ou imaginaires
Faits de la vie d’Henri IV : abjuration ; assassinat
Personnages contemporains ou proches d’Henri IV :
Pomponne de Bellièvre, chancelier (Lyon, 1529 – Paris, 1607)
; Giuliano Giraldi (15.. – 16..)
; Léon XI, pape, Alexandre de Médicis (Florence, 1535 – Rome, 1605)
Index géographique et monumental : Paris → TuileriesAutres lieux → FlorenceMonuments → Châteaux et palais, Églises
Index des sources : Cérémonies officielles
Étapes de publication :
P. Mironneau, Cl. Menges, 11 décembre 2007, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
P. Mironneau, Cl. Menges, « Henri IV signant la ratification de son abjuration (Henri signant la paix avec l’Église) » dans Catalogue des dessins musée national du château de Pau, mis en ligne le 11 décembre 2007. https://dessinsdepau.fr/notice/notice.php?id=27
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