Cat. 204
Aquarelle, lavis d’encre grise, rehauts de gouache blanche, traces de gomme arabique, papier fort ivoire
H. 14,1 cm ; L. 17,1 cm
Au dos, croquis d’architecture et de personnages au crayon
Au dos du montage, cachet de cire rouge de la vente d’atelier : VENTE // 1893 // MEISSONIER
Signé en bas à droite : °meissonier
Dans son impressionnante production, où cavaliers et épisodes militaires sont loin de résumer une thématique variée, Ernest Meissonier a porté quelque attention au bon roi Henri (comme il s’est intéressé aussi à d’autres gloires nationales, Jeanne d’Arc ou Bayard), ainsi que le montrent deux dessins de son album. Henri IV en armure, à cheval (plume, encre et lavis bruns, rehauts de blanc, Paris, musée du Louvre, inv. RF 2682, recto, fo 39), belle étude surtout pour le cheval et Statue équestre d’Henri IV (plume, encre et lavis bruns, crayon noir, Paris, musée du Louvre, inv. RF 2493, recto, fo 11), où la pratique du sculpteur se mêle à celle du peintre. Ajoutons à cela qu’un intérêt confirmé pour la période inaugurant ou précédant immédiatement un XVIIe siècle regorgeant de références picturales s’est manifesté plus d’une fois chez Meissonier. De l’étude d’un cavalier en costume Charles-IX (Paris, musée du Louvre, inv. RF 2532, recto) et d’un gentilhomme de la cour de Henri III1 à de nombreux cavaliers et personnages en costume Louis-XIII, et sans négliger les travaux autour de Charles Ier, d’une Saint-Barthélemy2 au Gentilhomme de 16103, le règne d’Henri IV est bien encadré.
Le catalogue de la vente d’atelier des 18-20 mai 1893 accorde une description assez précise à notre aquarelle :
Henri IV conduisant par la main la reine en costume somptueux. Derrière eux, le long de l’escalier à rampes de fer, des officiers leur font escorte ; devant le roi, qui est vêtu de velours noir, deux lévriers attendent, l’un couché par terre, l’autre assis sur son arrière-train. Au fond, deux groupes d’individus parlent4.
L’accent mis sur les détails particulièrement étudiés fait ressortir leur soin et leur richesse : la rampe de fer forgé de l’escalier, le costume de la reine, dont le visage paraît plus proche des sources iconographiques que celui du roi, les chiens, héritage vivant des tableaux de genre historique chers aux romantiques agrémentés ici d’un ton plus privé ainsi que de la recherche d’une typologie de costumes et de physionomies. L’élégance des épées, des fraises, cols et chapeaux, l’impeccable choix des couleurs ordonnent ce beau défilé de costumes.
Notes
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007