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Les catalogues raisonnés
La célèbre statue équestre dressée à la pointe de l’île de la Cité en l’honneur d’Henri IV par Marie de Médicis avait disparu du paysage familier des Parisiens depuis que, le 13 août 1792, les révolutionnaires de la section Henri IV, changeant de nom pour devenir « section du Pont-Neuf », avaient abattu dans le même mouvement de zèle un aussi vénérable monument, suffisamment populaire encore pour qu’ils déposent à l’Assemblée une justification quelque peu embarrassée. Les autres rois de bronze n’eurent pas droit à cet égard. Dès la chute de Napoléon, l’idée de rétablir une statue d’Henri IV reprit forme et, tandis qu’une souscription était organisée, on disposait une statue provisoire, en plâtre, œuvre du sculpteur Henri Victor Roguier, prête pour l’entrée de Louis XVIII à Paris le 3 mai 1814. Napoléon Ier, de retour, décida de la conserver. La statue définitive, en bronze, par François Frédéric Lemot, ne fut inaugurée qu’en août 1818.
Cérémonie de propagande et d’allégeance, cette inauguration n’en constituait pas moins un nouveau rebondissement de la légende du bon roi. La monarchie restaurée soupçonne l’esprit de Voltaire, mais ne renonce pas à mettre à profit sa Henriade ! Les bas-reliefs du socle, qui représentent Henri IV distribuant du pain aux Parisiens et Henri IV entrant dans Paris, s’en inspirent directement. Dans les entrailles du cheval, on enferma trois livres, trois sources majeures du légendaire henricien : les Œconomies royales de Sully, l’ami, le ministre, le témoin, la Vie du roi Henri le Grand de Hardouin de Péréfixe, le biographe, le moralisateur, le compilateur des mots célèbres prononcés par le roi, enfin La Henriade de Voltaire, poème épique national.
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007