Cat. 88
Vers 1816
Plume, pinceau, encre et lavis bruns, rehauts de gouache blanche
H. 32,5 cm ; L. 38,8 cm
Henri IV chez le meunier Michau
Un tableau de tonalité très troubadour consacré à ce sujet et présenté aux Salons de 1808 et de 1814 par Alexandre Menjaud (1773-1832) connut de nombreuses imitations, comme celle que Simon Charles Miger (1736-1820) voulut offrir, sur ses vieux jours, à la véritable vénération qu’il n’avait cessé d’entretenir à l’égard du Béarnais, en vers et en chansons.
Ce graveur, élève et proche de Cochin, désigna lui-même cet ouvrage (fig. 88 a), l’un des derniers de sa main, comme son propre « chant du cygne ». Et « comment ne pas respecter ce dernier coup de burin de l’artiste ? » (Bellier de La Chavignerie, 1856). C’est lui qui dirigea l’entreprise, faisant appel, dès 1816, pour établir le dessin, à l’un de ses élèves, Bernot. De cet artiste, on ne connaît guère que ce que dit la correspondance de son maître. Il serait déjà mort en 1817, d’après une lettre du 22 avril de cette année-là – on apprend aussi qu’il dessina des paysages. Tout ce que l’on peut dire, c’est que Bernot – ou plutôt Miger – emprunte ici à Menjaud l’essentiel de son inspiration, et ne trouve à changer que quelques détails descriptifs purement matériels1.
L’émotion scénique a fait place au pittoresque narratif, dans la salle bien garnie du moulin ; c’est d’ailleurs le thème de la fameuse poule au pot que le graveur a retenu pour la lettre, traduisant les efforts radicaux déployés par le XIXe siècle pour parvenir à une identification populaire du mythe henricien.
Note
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007
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FIG. 88 a
Simon Charles Miger (1736-1820)
Henri IV chez le meunier de Lieursaint, 1819
Eau-forte et burin
Pau, musée national du Château, inv. P. 2005.13.2