Cat. 225
Encre noire, lavis gris, rehauts de blanc sur traces de crayon, papier vergé crème coupé aux angles
H. 15,7 cm ; L. 21,8 cm
Annotation au verso, au crayon : Simone Calmels [antiquaire à Toulouse en 1983] et indications de montage
Signature illisible en bas à gauche
Le Pont-Neuf : une statue d’Henri IV au cœur de Paris
Le cheval de bronze sur l’esplanade du Pont-Neuf agrémentée de petits personnages pittoresques. C’est le panorama du Louvre qui sert de toile de fond. Les rehauts de blanc font imaginer l’animation du fleuve ; le paysage est objet des regards, mais on vante aussi la statue, celle du sculpteur Lemot, dont l’inauguration en 1818 est sans doute proche. Sur le vaste terre-plein, dont la reconstruction entreprise sous Napoléon, en 1810, dans le dessein d’y implanter un obélisque, fut poursuivie en 1815-18161, la promenade a pris un tour paisible en costume Restauration, loin des fièvres et des débordements du Pont-Neuf d’antan. Les gardes portent le bonnet à poil. La volute d’un grand lampadaire (même mobilier urbain dans la vue de la place Louis-XVI de Giuseppe Canella en 1829, Paris, musée Carnavalet, inv. P. 36) et la barrière qui entoure le terre-plein sur trois côtés se retrouvent dans des descriptions comme celle qu’offre le tableau de Guillaume Frédéric Ronmy, Mascarade sur le Pont-Neuf (1830, Paris, musée Carnavalet, inv. P. 108 ; Salon de 1831)2. Écriture raffinée de l’esquisse vivante et précise : dans sa splendeur nouvelle, le monument au bon roi s’élève fièrement, semble dominer Paris, tout en contraste d’ombres et de tons, du sombre (le bronze de la statue) au clair (le socle), à travers les nuances de gris (les bas-reliefs).
Notes
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007