Cat. 216
Crayon, papier vélin ocre jaune en deux morceaux
H. 21,5 cm ; L. 51 cm
Inscription avec signature effacée en bas à droite ; identifié sur le montage, en bas à droite : Saffrey / Paris. Le Vert Galant
Annotations au crayon : pont // Seine
Le Pont-Neuf : une statue d’Henri IV au cœur de Paris
Ce Normand est un connaisseur des rues, des ponts et des détours de Paris, qu’il a peints, dessinés et gravés. Il a exposé au Salon entre 1870 et 1886 des eaux-fortes et des aquarelles consacrées le plus souvent à des monuments et des paysages urbains du Havre, de Rouen, de l’Ile-de-France et surtout de Paris. Quant au Pont-Neuf, c’est un lieu qu’il a maintes fois représenté sous différents points de vue1. Ce travail d’étude, qui pouvait être destiné à une transcription gravée ou lithographiée, porte les brèves indications manuscrites devant compléter l’exécution définitive. L’artiste s’y applique à traduire avec précision les données d’un environnement urbain privilégié. Prise au ras de l’eau, sa description s’attache en priorité à la pointe de l’île, à cette courte parenthèse au caractère fluvial bien marqué, avec son bourgeonnant bosquet (le square du Vert-Galant) et ses aménagements. Au bord de la rive droite ont pris place les bains Chevrier (les bains de la Samaritaine), apparus en 1860. Le plan monumental, à cette inflexion centrale de la topographie parisienne, juxtapose dans un registre médian, entre le ciel dégagé et les constructions du bord de l’eau, une succession de motifs architecturaux stylistiquement variés (le pont lui-même, les pavillons de la place Dauphine, la coupole du Panthéon, la Monnaie de Paris). Parmi eux, la célèbre statue fait figure de point de repère insigne, de pivot d’une articulation urbaine chargée d’histoire et de pittoresque.
Note
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007