Cat. 48
Vers 1785
Plume, pinceau, encre noire, lavis gris, papier vergé ivoire
H. 20,6 cm ; L. 27,9 cm
L’histoire retient le souvenir étonnant d’une jeune femme, Jeanne Laisné, digne émule de Jeanne d’Arc, galvanisant la résistance de Beauvais – et plus particulièrement celle des femmes – face aux troupes de Charles le Téméraire, qui tenaient le siège en juin-juillet 1472. Cet épisode des guerres du XVe siècle inspira les esprits au temps des Lumières. Des peintures comme celle de François Watteau (1799, musée des Beaux-Arts de Valenciennes)1 surent donner une expression forte à ce dynamisme héroïque. Celle de Jacques François Le Barbier (Salon de 1781)2, que Diderot trouva « pleine de mouvement », inspira largement notre dessin, destiné aux très pédagogiques Tableaux des Français. Le moment rituellement choisi est celui où, du haut du rempart, Jeanne, munie de la célèbre hachette qui lui vaudra son surnom, a donné le signal de la contre-offensive victorieuse. Si l’arme appartient sans doute à l’emballement légendaire, en revanche, l’étendard pris à l’ennemi (et déposé à l’église des Jacobins) a bien une racine historique, puisqu’il suscita la gratitude du roi Louis XI3. La planche gravée à l’eau-forte et datée de 1785 est signée de Jean-Jacques Avril4, mais elle n’a pas tenu les promesses du dessin, dont elle amortit l’allant et la verve (fig. 48 a).
Notes
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007