Henri IVJoseph Bernard
Henri IV
Joseph Bernard (Lunéville, 1740 – Saint-Cloud, 1809)
Inv. P. 2000.5.1
1787
Plume, encre brune, aquarelle verte, graphite, estompe, papier vergé crème
H. 47,5 ; L. 35 cm
Signé et daté en bas : Rendu à main levée par Bernard du Bureau Académique d’écriture l’an 1787
Inscription en haut de l’ovale : Henri IV.
Cachet de collection à l’encre rouge : AB (Antonio Barboza)
Ancienne collection Antonio Barboza (1842-1889) à Paris.
Acquis sur le marché de l’art parisien en 2000 à une collection des Hautes-Pyrénées
(arrêté du 17 octobre 2000).
Notice d’acquisition, Revue du Louvre, 2001-3, p. 88-89, no 21.
Biot & Chanel 1994.
Pau 2007, no 1.
Joseph Bernard, même s’il ne fut jamais qu’agrégé au Bureau académique d’écriture,
représente mieux que tout autre l’esthétique du renouveau de la calligraphie. Ses
succès, précisément inscrits dans le temps, eurent une notable influence.
Les grands, les souverains, les ministres populaires (comme Necker) figurent en bonne
place dans ses ingénieuses compositions, mais on y trouve aussi des types de personnages
(Bourgeoise, dame de qualité) ainsi que des célébrités historiques. Henri IV, dont
la mode ne cesse de croître depuis les succès de La Henriade de Voltaire et de La Partie de chasse de Henri IV de Collé, ne saurait être oublié, et Bernard ne néglige pas de livrer aux marchands
d’estampes des profils du bon roi et de son ministre Sully. C’est ce que confirme
la diffusion des gravures qui furent tirées du présent portrait, comme celle de Petit
(fig. 36 a), qui « a été dirigée par l’auteur ».
Ce maître en la matière exerça d’abord son talent dans sa Lorraine natale, auprès
du roi Stanislas, et servit ce prince jusqu’à sa mort. Il s’installa ensuite à Paris,
où il se taillait dans les années 1780 une solide réputation « [d’]écrivain-portraitiste »,
habile à dresser des profils « librement et à main volante, [d’]un goût et [d’]une
sûreté dont il n’y a point d’exemple » (Mémoires de Bachaumont). La Révolution lui donna matière à exposer des « têtes » illustres :
Mirabeau, Bailly, Mme Roland, ou encore Voltaire et Rousseau (Salon de 1796) et des allégories. Il travaillait
encore en 1805 pour Napoléon Ier, qui le nomma professeur d’écriture de ses pages institués à Saint-Cloud : une fonction
comparable à celle de maître d’écriture des pages du roi Stanislas qu’il avait exercée
à Lunéville.
Ses portraits, qui parfois laissent échapper quelques fines notes d’humour, savent
trouver les moyens de plaire, et le profil du bon Henri, fidèle au type rubénien fréquemment
reproduit au xviiie siècle, offre à cet habile technicien le terrain d’une expression aisée, voire brillante.
La coexistence, dans cette technique traditionnelle, d’un héritage ornemaniste rocaille
et d’une recherche de dépouillement assujettissant le portrait à la conduite de la
ligne, procure d’heureux paradoxes. L’impeccable composition dans un ovale traité
à l’aquarelle verte, entouré d’entrelacs (une mise en page particulièrement familière
à l’artiste à partir de 1782), allie à l’expression d’humanité une vivacité de traits
donnant à ce visage un aspect aiguisé, presque sec, dans son élégante maîtrise.
Artiste cité : Rubens (Pierre Paul)
Technique associée : Calligraphie
Type de représentation : Portraits
Étapes de publication :
P. Mironneau, Cl. Menges, 11 décembre 2007, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
P. Mironneau, Cl. Menges, « Henri IV » dans Catalogue des dessins musée national du château de Pau, mis en ligne le 11 décembre 2007. https://dessinsdepau.fr/notice/notice.php?id=36
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